8 mars 1918

A la SPA 295 et parmi les escadrilles françaises, une nouvelle a fait grand bruit : le Lt Dumenon (n°87) s’est évadé d’Allemagne dans des conditions rocambolesques, pratiquement en même temps que les célèbres aviateurs Garros et Marchal. Il est d’ailleurs promu Capitaine.
Ce retour est fêté comme il se doit au bar de l’escadrille ainsi que dans les escadrilles voisines, d’ailleurs. C’est justement alors qu’il était présent sur une des escadrilles du front qu’un avion allemand lance un message lesté :
« Le Capitaine Dumenon est défié en combat singulier par le Hauptmann Hermann Goering, commandant de la JS 27, demain midi au dessus de la côte 304 ».

Dumenon, chevaleresque, décide de relever le défi et part à l’heure indiquée sur son SPAD XIII ...

Il y rencontre bien l’Albatros au fuselage noir d’Hermann Goering, mais accompagné de 3 équipiers ! Un combat inégal s’engage. Dumenon voit sa dernière heure arriver.
Heureusement qu’est arrivé peu après le décollage de Dumenon un SPAD XIII piloté par l’EV 1 Plavier (n°79).
Il cherche son camarade et interroge un groupe de mécaniciens :

– Repos les gars. Dîtes-moi, je cherche le Capitaine Dumenon. Il est ici ?
– Non mon Lieutenant. Il est parti au dessus de la côte 304 pour affronter en combat singulier Goering qui l’a défié.
– Le con !

Plavier connaissant la sale réputation de l’aviateur allemand, décolle aussitôt au secours de son camarade en emmenant avec lui un autre SPAD XIII piloté par un membre de l’escadrille locale. Arrivés sur zone, ils voient le SPAD de Dumenon qui se débat à mort contre 4 Albatros. Les deux aviateurs piquent sur les allemands et en mitraillent un qui tombe. Goering parvient à se glisser dans la queue du SPAD accompagnant Plavier et d’une bonne rafale tue son pilote. Dumenon, ragaillardi par ces renforts providentiels, abat dans le combat tournoyant un Albatros.

S’en est trop pour Goering qui fuit avec son dernier équipier survivant. Encore un combat qu’on n’oubliera pas de sitôt...