Dewoitine 371

Voisin LAS
FBA type C
Nieuport 11
Nieuport 17 et 23
FBA type H
Caproni Ca 3
Spad VII et XIII
Nieuport 24 et 27
Breguet 14
Breguet 19

<doc85|left> Cet élégant chasseur est l’aboutissement des chasseurs à aile parasol en vigueur dans la société Dewoitine depuis le début des années 1920. Le prototype, le Dewoitine 37, vole pour la première fois le 1er août 1931, soit à la même époque que le Dewoitine 500 à aile basse. Equipé d’un moteur Gnome-Rhône de 700 chevaux, il apparait assez prometteur pour voir son développement poursuivi et un prototype amélorié, le Dewoitine 371, voit le jour propulsé par un moteur de 800 chevaux avec lequel il effectue son premier vol vers février 1934. Approchant les 400 km/h, il est doté d’un armement se composant de 4 mitrailleuses légères sous son aile, les ingénieurs expérimentant même le montage de deux canons de 20 mm.

Dans l’armée de l’air

L’avion est aussitôt commandé en série à 28 exemplaires par une lettre de commande provisoire datant d’avril 1935, mais la carrière de ce chasseur dans l’armée de l’air sera des plus laborieuses. Le dernier appareil sort d’usine en décembre 1935 mais un accident survenu au prototype renvoie tous les avions en usine pour y subir un renforcement de la structure de l’aile. Ils ne sont livrés au centre de réception des avions de série qu’au début de l’année 1937... Date à laquelle ils commencent à être dépassés, au point que l’armée de l’air ne sait trop quoi en faire. Une partie est alors cédée aux républicains espagnols, et l’autre (21 appareils) est stockée en Afrique du nord (à Tunis) où ils équiperont les nouvelles escadrilles régionales de chasse en formation. Ils seront versés à l’escadrille régionale de chasse 574 vers le mois de juin 1938 mais voleront assez peu en raison de leur moteur qui connait de nombreux déboires sans parler d’autres problèmes techniques. Les avions sont retirés en 1939 quand les Morane 406 viennent équiper l’ERC 574.

Dans l’aéronavale

Après le vol du prototype 371, la marine passe commande de 40 exemplaires d’une version navalisée, le Dewoitine 373, équipée d’une crosse d’appontage. L’avion est en effet destiné à servir sur le porte-avions Béarn ; pendant la production du lot on équipe également les appareils restant à livrer d’un système de pliage des ailes, ces avions étant nommés Dewoitine 376. Ce système ne sera jamais au point : si le pliage proprement dit peut s’effectuer en quelques minutes, il fallait bien une heure pour remettre les ailes en position ! D’autres difficultés techniques sont à déplorer : les deux mitrailleuses gèlent systématiquement en altitude, et le moteur Gnome-Rhône s’arrête quelquefois brusquement en vol... Les premiers appontages ont lieu sur le Béarn fin 1938, mais quand survient la guerre moins d’un an plus tard le porte-avions est jugé inapte aux opérations et sa flottille de chasse, composée des escadrilles AC1 et AC2, est débarquée à terre.

La marine compte alors 14 Dewoitine 373 et 25 Dewoitine 376 dans son inventaire mais ces chasseurs sont maintenant complètement dépassés face aux appareils de la Luftwaffe. Si l’AC 2 sera affectée à la défense du port de Toulon, l’AC 1 sera envoyée à Calais, en zone de combat potentielle. Fort heureusement, aucune mauvaise rencontre n’aura lieu. L’escadrille AC 2 connaitra plusieurs accidents : le 20 octobre 1939, deux Dewoitine sont détruits par collision en vol (1 pilote est tué), puis le 30 novembre un autre marin trouve la mort quand l’aile de son avion se replie au cours d’un exercice d’attaque au sol. Les Dewoitine sont alors interdits de vol, puis finalement maintenus pour les seuls vols d’entrainements. Ils ne resteront plus longtemps en service : le rééquipement des escadrilles AC1 et AC2 en Potez 631 au mois de janvier 1940 entraine leur mise à l’écart, puis leur interdiction de vol définitive en avril 1940.

En Espagne

C’est en Espagne que le Dewoitine connaitra l’utilisation la plus poussée. Le gouvernement Blum, souhaitant aider discrètement les républicains espagnols, détourne 14 Dewoitine 372 (une version d’exportation identique au 371) initialement commandés par la Lithuanie (qui recevra des D 500 et 501 en compensation). Les avions sont convoyés par des pilotes français à Madrid via Barcelone le 6 août 1936. Plus tard, un certain nombre de Dewoitine 371 (7 apparemment) prélevés sur le stock de l’armée de l’air seront cédés aux républicains espagnols, deux étant livrés le 31 octobre 1936.

Sitôt arrivés, les Dewoitine sont armés de 2 mitrailleuse d’ailes et engagés sur le front de Madrid répartis entre l’escadrille España d’André Malraux et l’escadrille internationale de l’espagnol Martin Luna, quelques-uns étant également envoyés envoyés en Andalousie. Par manque d’archives, on ne connait pas exactement leurs résultats. Au moins deux victoires sont obtenus par l’escadrille de Martin Luna le 31 août 1936 contre des Fiat CR 32 ; d’autres victoires sont revendiqués par les pilotes de Malraux sans que l’on en connaisse le nombre exact (la propagande citait 25 victoires). 3 Dewoitine sont en retour abattus par les chasseurs nationalistes pendant les combats d’août et septembre 1936. Vers la mi septembre, les archives soviétiques nous apprennent que 4 Dewoitine sont en état de vol sur le front de Madrid et que les pilotes russes qui sont envoyés en échelon précurseur saluent les performances du "Daivoutine" qui sont supérieurs au Heinkel 51 allemand et au moins équivalents au Fiat CR 32.

En octobre, 1 D 371 tombe en combat aérien et 3 Dewoitine sont détruits par un bombardement au sol. Rendus moins indispensables par l’arrivée en masse des chasseurs soviétiques, les Dewoitine survivants sont regroupés dans des unités de seconde ligne, qui seront réorganisées vers la mi-1937 sous le nom de grupo 71 de défense côtière. Un document soviétique mentionne 6 Dewoitine encore en état de vol en décembre 1938 ; les derniers exemplaires étant tous détruits au sol par un bombardement italien sur l’aérodrome de Bañola (Gérone) le 5 février 1939.

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