Aktion Schofar, 1ere partie - Enigma

Rapport de mission n° 143
Date de la mission: Mai 1939
Agents :

=== Rapport d’enquête de l’inspecteur Juste Beauchamp, agent n°94 de la BMS, mandaté par le Commissaire Principal Laspalès sous les ordres du Commissaire Valois ===

== 12 mai 1939 ==

Le Commissaire Principal Laspalès demande aux agents disponibles, dont je fais partie, de l’accompagner à une réunion de la plus haute importance à l’hôtel des Invalides. Sont présents sur place le Président du Conseil, le Colonel Collot (chef de la branche occulte du 2ème bureau) et un commandant de l’armée polonaise (Kolek). Nous apprenons que la machine Enigma, utilisée pour le chiffrement des messages allemands, bénéficie d’une version évoluée à 6 cylindres, rendant le code virtuellement impossible à casser. Toutefois, suite à la trahison d’un officier allemand, les services polonais ont pu mettre en place une méthode de déchiffrement.

Dans les transmissions interceptées figure un message concernant la France : "AKTIO NSCHO FARFR ANKRE IHCMA RSEIL LEAUS KUNFT GEBEN NAZAR GAJAR IANZU PISHAK BRAKA". Une fois les mots recomposés, on obtient alors "Aktion Schofar Frankreich Marseille Auskunft geben Nazar Gajarian zu Pishak Braka" que l’on peut traduire par "Opération Schofar France Marseille donner informations Nazar Gajarian a Pishak Braka". Le message a été envoyé le 29 avril à destination de l’ambassade allemande et de cellules dormantes, il a été émis depuis le château de Wewelsburg, siège de la Karotechia.

La réunion tourne court car la nouvelle est toute fraîche, la situation semble toutefois grave, le Président du Conseil nous demande d’intervenir avec beaucoup de discrétion, il est impératif que les allemands ne sachent pas que leur chiffrement est compromis.

Au cours de nos premières recherches se dégagent plusieurs informations :

 Nazaj Gajarian est un collectionneur d’art d’origine arménienne, particulièrement intéressé par l’art balkanique, il a été retrouvé égorgé dans son bureau le 4 mai, la famille était à Paris lors des faits, c’est le jardinier qui a trouvé le corps et la gouvernante, Simone Leclerc, manque à l’appel (source : articles de Marseille Matin et Marseille soir)

 le commissaire en charge de l’affaire se nomme Marconi, ses états de service semblent corrects

 Schofar fait référence à un instrument de musique en forme de corne, souvent de bélier, servant à annoncer la fin de fêtes juives, on le connaît plus usuellement sous le nom de trompette de Jericho, ce qui confirme le caractère critique de cette opération (source : ouvrages d’occultisme et Valéry Reyes, honorable correspondant de la BMS à Perpignan)

 Pishak Braka est un albanais de 42 ans entré à Marseille le 3/10/38, l’adresse laissée est l’hôtel des marins. A noter que l’Albanie a été envahie quelques semaines plus tôt, le 4 avril, par l’Italie (source : fichier des étrangers mis en place par le préfet Papon)

 Il est probable que d’autres messages concernant des informations liées à l’information Schofar aient été émis, nous sommes donc allés négocier à l’ambassade polonaise avec le Commandant Kolek afin d’obtenir tous les messages concernant les mots clés de opération Schofar, une semaine est nécessaire à l’envoi de demande et au retour des informations.

Ces informations prises en compte, nous décidons de partir pour Marseille dès le lendemain matin via un avion d’Air France, non sans prévoir le matériel nécessaire à une potentielle opération coup de poing.

== 13 mai 1939 ==

Le trajet jusqu’à Marseille se passe sans encombre et nous découvrons la fameuse ville mise sous tutelle directe de l’Etat. Le commissaire Valois évoque avec nostalgie ses enquêtes passées dans le midi, peut être que ses anciens contacts, en particulier le fameux Riri, pourront nous aiguiller si le besoin s’en fait sentir.

Notre première étape nous mène à la préfecture de police. Les "locaux" ne semblent pas particulièrement investis dans leur travail mais le commissaire Marconi nous reçoit néanmoins de manière efficace. Nous complétons notre dossier : le jardinier de Gajarian se nomme Paul Lécureuil, il a trouvé le portail fermé le matin, a commencé son travail puis, étonné de ne voir personne, est rentré dans la demeure pour y trouver le corps égorgé de son patron. Les deux autres domestiques accompagnaient l’épouse de Gajarian à Paris. Simone Leclerc, la gouvernante, n’a laissé aucune trace et n’a emporté aucune affaire, elle est versée dans l’histoire de l’art et semble administrer une partie des affaires. En parlant d’affaire, rien ne semble avoir disparu, que ce soit oeuvres d’art ou bons au porteur... qu’est-ce qui a donc pu motiver le meurtre ?

Nous décidons de ne pas donner plus d’information que nécessaire à Marconi et nous débarrassons promptement d’un journaliste inopportun. Ce dernier écrira tout de même que des agents parisiens relancent l’enquête suite à quoi, avec l’appui de Marconi, nous mèneront une rapide investigation impliquant de manière évidente le journaliste dans un trafic de drogue, nous assurant ainsi de son silence.

Afin de faire avancer l’affaire au plus vite, nous nous rendons ensuite aux douanes et à la capitainerie. L’objectif est double : compléter notre dossier sur Braka et voir si Gajarian est impliqué dans un trafic quelconque. Il en ressort que Braka est arrivé avec 6 de ses frères à bord d’un bateau albanais, tous logent théoriquement à l’hôtel des marins. Une quinzaine d’autres personnes ont également débarquées, regroupées sous deux autres patronymes : Ardolli et Vuçeta. Une information filtre toutefois : un inspecteur de la brigade mobile de Toulon, Lazare Bocceli, a demandé des informations sur la fratrie Braka le 16 mars. Après un rapide coup de fil à Paris, il s’avère que cet homme n’existe pas dans les fichiers. Cela est particulièrement troublant car il est très complexe de falsifier des papiers officiels de ce type. Au sujet de Gajarian, rien ne semble avancer.

Nous rentrons donc à notre hôtel sur le vieux port afin d’y déguster une excellente bouillabaisse et prendre un repos nécessaire.

== 14 mai 1939 ==

Nous demandons quelques informations à Marconi : il nous faut savoir si quelqu’un ici est capable de falsifier des papiers officiels, il devient également critique d’avoir plus d’information sur cette communauté albanaise qui semble bien fermée.

Pendant que le commissaire nous fournit son appui, nous nous rendons à la propriété des Gajarian. Le frère aîné de la victime nous reçoit et nous permet d’analyser la scène du crime ainsi que la chambre de gouvernante. Rien ne ressort de prime abord et il nous faudra une bonne partie de la journée pour éplucher factures, reçus et inventaires partiels afin de déterminer ce qui a bien pu intéresser les malfrats. Il s’avère qu’au final, trois objets sont manquants : un tableau vénitien représentant une scène au palais des Doges (acheté en 1936 en salle de vente à Milan), un bijou en forme de tête de taureau (acheté en 1923 à Kotor) et un vase grec représentant un discobole (acheté en 1932 à Athènes à M. Sismanoglou). Soit ils ont été emmenés par les cambrioleurs, soit ils ne sont pas dans la maison pour un motif ou un autre.

Rien ne semble relier ces différents objets et seule la tête de taureau pourrait éventuel être un artéfact atlante...

En fin de journée, Marconi nous indique que les informations sur la communauté albanaise nous seront fournies par le responsable local des RG, M. Rinaldi, avec qui nous pourrons déjeuner le lendemain.

Afin de profiter un peu de notre séjour marseillais, il nous paraît de bon ton de continuer notre comparatif de bouillabaisse. Je ne sais pas si Lanquetot appuierait ce régime à base de poisson mais il est certain qu’on enquête mieux le ventre plein.

== 15 mai 1939 ==

La matinée n’apporte pas grand chose si ce n’est quelques informations sur des faussaires sans envergure. Notre falsificateur doit donc bénéficier d’un appui conséquent, peut être celui d’un gouvernement.

A midi, la discussion s’engage sur les albanais avec Marconi et Rinaldi. Les Ardolli, Vuçeta et Adjari sont les trois familles principales contrôlant la communauté. Ils sont tous liés par un code et des serments d’honneur, alliés à un système de caste quasi féodal qui en font un groupe particulièrement secret dont il est quasi impossible de tirer quelque information que ce soit. Apparemment, les albanais ont réussi à tirer leur épingle du jeu dans les manipulations mafieuses marseillaises : alors que la mafia s’est partagée les activités (extorsion, drogue et prostitution) suite à une guerre des gangs sanglantes, les albanais ont profité de la volonté d’accalmie des parrains principaux pour ne pas être ennuyés, la communauté n’en est pas pour autant moins criminogène que les autres, au contraire.

Pour appuyer le fait par l’exemple, Rinaldi nous raconte l’histoire d’un jeune "agent d’assurance" travaillant pour la pègre, Piazza, ayant eu une relation avec une albanaise. Une sorte de Roméo et Juliette sauce marseillaise. Et bien les albanais l’ont dessoudée... elle ! Quelle bande de barbares...

Alors que la discussion va bon train, une moto s’arrête devant notre terrasse et tout se précipite. Le passager sort une mitraillette Bergman et commence à arroser notre table ! Alfonsi est le premier à réagir, se jetant promptement au sol. J’en fais de même alors que Jousse dégaine son arme. Nous essuyons une première rafale, Rinaldi est gravement touché et tombe inconscient. Jousse et Valois rendent coup pour coup alors qu’Alfonsi et moi même tentons de traverser la pergola afin de prendre les agresseurs en tir croisé. Marconi, également touché, tient tout de même debout et blesse gravement le mitrailleur. Les tirs combinés de Jousse et Valois viennent à bout de ce dernier et le pilote, au lieu de prendre le fuite, se rue sur la mitraillette tombée au sol !

Une nouvelle salve fauche gravement Jousse. Heureusement, avant que le carnage ne se fasse plus important, le commissaire Valois colle une balle entre les yeux du dernier agresseur, mettant fin à l’escarmouche. Evidemment, les hommes n’ont pas de papiers... ils ont quand même de bonnes têtes d’albanais. Une question se pose d’emblée alors que j’administre les premiers soins aux blessés, en particulier à Rinaldi, limitant les nombreuses hémorragies : comment ont-ils pu savoir que nous serions là ? Avons-nous été suivis ?

Rinaldi est envoyé en soins intensifs, le commissaire Marconi et Jousse doivent rester à l’hôpital, le rapatriement à Paris semblant nécessaire pour ce dernier. Pendant ce temps, le commissaire Valois, Alfonsi et moi-même décidons de changer d’hébergement : que se passerait-il si nous étions attaqués en pleine nuit ? Le lieu le plus sûr semble être la préfecture de police et quelques dizaines de minutes plus tard, des lits de camps sont montés dans les vestiaires. A défaut de confort, nous aurons au moins l’assurance de nous réveiller sains et saufs !

Pour tuer le temps, nous décidons de fourrer notre nez dans les archives de la police et alors que je j’examine un dossier particulièrement ancien traitant de corruption dans le milieu de la restauration, je découvre une petite trappe. Celle-ci permet d’écouter ce qui se passe dans le bureau du commissaire. Il y avait donc une taupe qui transmettait les informations aux albanais ! Mettant la nuit à profit, le commissaire Valois et moi même relevons les empreintes du coupable et les comparons avec celles des différents vestiaires pour le confronter le lendemain avant de dormir quelques trop courtes heures.

== 16 mai 1939 ==

Nous attendons que tous les agents arrivent avant de faire nos révélations, le reste de l’équipe nous a d’ailleurs rejoint depuis l’hôpital, plus frais que la veille. Nous convoquons tout le monde dans les vestiaires et demandons à qui appartient le placard correspondant aux empreintes relevés. Il est à Fabrice, homme à tout faire et pseudo bras droit du commissaire, un gros bonhomme pataud et transpirant... Nous l’isolons pour mener l’interrogatoire mais il se met rapidement à table : des dettes de jeu et un divorce compliqué ont permis aux albanais de l’acheter sans trop de problème. Il rend compte quotidiennement après le travail à son contact, un certain Gazmim, à la Cagole, un bar-restaurant du vieux port... encore l’occasion de tester une nouvelle bouillabaisse.

Deux possibilités s’offrent alors : l’intervention musclée et directe ou la filature. C’est cette dernière qui s’impose assez rapidement car le quartier albanais est identifié et plutôt restreint, nous savons donc vers où notre homme devrait repartir. Fabrice est briefé afin d’éviter le faux pas, il se présente comme d’habitude au bar. Alfonsi s’occupe de la filature à pieds tandis que Valois et moi même attendons près de la voiture. Malheureusement, un policier municipal vient nous signaler que notre véhicule est sur un emplacement non-autorisé, nous lui indiquons qu’il s’adresse à des collègues mais celui-ci fait preuve de peu de discrétion en campant juste à côté de la voiture sans la verbaliser.

Alfonsi non plus n’est pas un expert du camouflage et notre homme, après quelques secondes dans le tramway, décide de s’échapper en sautant par la fenêtre pour se diriger vers les bateaux. Mon sang ne fait qu’un tour, je passe la première et me rue sur le quai, slalomant efficacement entre les passants pour couper la route du fuyard. Il parvient toutefois à sauter sur un premier bateau, Alfonsi sur ses talons. Ce dernier, perturbé par les cordages et filets, manque son saut et se retrouve à l’eau. Heureusement, le commissaire Valois en a profité pour se mettre en position de tir pendant que je remonte le ponton pour prendre notre homme à revers. Notre femme d’action aligne un tir parfait dans la jambe, empêchant l’albanais de continuer ses sauts de barque en barque. Je lui tombe rapidement dessus, l’immobilisant pour le ramener à la préfecture.

Là, s’entame un des interrogatoires les plus stériles de ma carrière. Même lors de la Grande Guerre je n’ai vu pareil mur. Rien n’y fait : amabilité, menaces... notre homme reste muet. Mais la BMS a plus d’un tour dans son sac et notre commissaire a mis a profit ses sombres lectures. Elle commence alors à poser les questions d’une voix caverneuse qui, je l’avoue, m’a pour ainsi dire glacé le sang. Force est de constater que ce fut efficace puisque notre ami albanais nous fit au moins quelques révélations (en albanais) : c’est bien Braka qui l’emploie, il est toujours à Marseille dans une maison perdue dans les calanques... quant à savoir laquelle, c’est plus compliqué.

Nos pistes s’amenuisent et la journée est bien avancée. L’albanais au frais, nous pouvons continuer notre dégustation de bouillabaisse qui, avouons le, a un petit arrière goût de liqueur d’algue en cette sombre soirée.

== 17 mai 1939 ==

Une dernière piste, peu crédible, reste cependant inexplorée, celle de ce monsieur Piazza, ex-amant d’une albanaise. Après quelques recherches, nous trouvons les coordonnées de son avocat, Maitre Péraldi. Celui-ci nous indique qu’il contactera son client pour nous. La journée se passe alors, sans l’ombre d’une nouvelle, la lassitude se fait sentir... La BMS est-elle sur le point de laisser passer les maigres chemins menant à l’opération Schofar ?

En fin de journée, l’espoir revient quand un homme se présente à la préfecture : Piazza ! Une fois posés dans un bar à sa convenance, il nous explique que ses patrons ne sont pas enclins à lutter contre les albanais, le statu quo arrangeant tout le monde. Lui veut toutefois se venger et il a des informations : un membre de la famille Ardolli a été passé à tabac par ses pairs et est à l’hôpital gardé par un de ses frères qui le surveille jour et nuit. Ceci est totalement inhabituel pour la communauté et c’est peut être la faille qu’il nous manquait pour obtenir les dernières pièces du puzzle. Le blessé est à la clinique du Prado.

Nous décidons d’y courir séance tenante, le temps pressant. Le premier contact avec le frère gardien ne se passe pas bien et il s’échappe par la fenêtre avant que nous ayons pu lui expliquer quoi que ce soit. Le frère blessé n’est pas plus causant que l’homme de main de Braka capturé la veille, notre dernière alternative est donc d’attendre le retour du frangin qui ne tardera pas à pointer le bout de son nez. Cette fois, la discussion se fait d’emblée plus musclée et une fois l’homme immobilisé puis relâché, nous pouvons tenter de le convaincre.

Nos arguments font enfin mouche car "Braka veut donner du sang à son dieu et ceci peut être considéré comme une rupture du serment". En échange de la localisation de la maison les frères Ardolli demandent une nouvelle identité et de l’argent. L’avenir de la France étant en jeu, le marché est vite conclu. Nous apprenons au passage que Braka occupe la maison avec ses frères, qu’il est lourdement armé et qu’il est également poursuivi par la justice italienne. De plus, le clan Braka est connu en Albanie pour sa puissance et sa cruauté.

== 18 mai 1939 ==

Cette journée fut consacrée aux formalités administratives afférentes à notre marché, rien de bien intéressant en somme. La soirée sera mise à profit pour préparer le raid prévu le lendemain matin à l’aube, mené par notre équipe appuyée d’une dizaine d’agents de la Brigade Mobile de Marseille, triés sur le volet.

== 19 mai 1939 ==

Sur la route des calanques, non loin de l’embranchement menant à la maison des Braka, nous remarquons une somptueuse buggati. Appartient-elle à un contact des albanais ? A un officiel italien ? A un gardien ? Dans le doute, nous la mettons hors d’état et continuons notre route, laissant les véhicules à bonne distance du bâtiment.

Rinaldi et moi même partons en repérage sur notre flanc gauche quand notre attention est attirée par un autel de pierre au milieu des buissons épineux. En nous approchant, nous voyons une sorte de gros crapaud tentaculaire, accroché à une longue flute. Il semble complètement amorphe mais bien réel ! Au pas de course, nous revenons rendre compte au Commissaire Valois et nos indications lui mettent la puce à l’oreille : il s’agit d’un serviteur des Dieux Extérieurs ! Invulnérables aux armes physiques, ces créatures sont convoquées afin d’obtenir assistance lors d’invocations de plus grande envergure... Le temps nous est décidément compté d’autant plus que la maisonnette commence à s’éveiller, un homme commençant à couper du bois.

Deux groupes sont formés, l’un par les agents de la BMS, occupant l’espace entre la maison et la créature (afin d’éviter aux pauvres policiers une vision cauchemardesque et préserver la "naturalité" de l’opération), l’autre composée des agents de la brigade mobile marseillaise.

Alfonsi ouvre le feu au fusil de chasse, mettant un Braka en charpie. Je fais de même avec le deuxième frère à sa sortie du bâtiment. De leur côté, les policiers jouent au stand de tir avec un homme situé à l’intérieur. C’est alors que des mots résonnent dans la maison dans un langage impie, immédiatement, un son de flûte se fait entendre dans notre dos. Au sifflement, répond alors une salve de mitraillette ! Va-t-on être pris à revers par un autre groupe ? Il ne semble pas car les détonations ainsi que la flûte se taisent rapidement.

Le responsable sort enfin et se fait aligner vite fait bien fait par le commissaire Valois, toujours aux aguets. Derrière nous s’élève alors le serviteur, regagnant le vite intersidéral.

Bilan de l’opération : 4 Braka morts (dont 3 au crédit de la BMS), 2 prostituées et la gouvernante libérées. Cette dernière nous donnera quelques informations supplémentaires sur les pièces ayant disparues : la peinture du palais des doges représente une scène de justice, la tête de taureau est faite dans un alliage d’or et de métal inconnu, elle est complètement intacte, le vase est authentique et provient de fouilles réalisées en Corinthe. Malheureusement, les objets ne sont déjà plus là, en atteste un reçu postal du 4 mai à destination de l’Albanie, pour un certain... Braka.

Avant de partir, un petit tour vers l’autel et quelques fouilles plus tard, nous repartons avec quelques douilles de 9mm... Quelqu’un nous a visiblement aidé ou nous avons grillé quelqu’un sur le poteau... peut être les italiens ?

Nous faisons ensuite une descente à l’adresse déclarée sur le reçu postal. Nous y trouvons deux autres frères Braka, mis aux arrêts immédiatement. Le septième frère court toujours.

== 20 mai 1935 ==

Après une dernière bouillabaisse, nous rentrons à Paris et j’entame la rédaction du présent rapport. Entre temps, notre demande auprès des autorités polonaises est bien passée et deux autres transcriptions nous attendent :

 3 mars 1939 : émis de l’ambassade d’Allemagne en Hongrie : AKTION SCHOFAR OBJET DANS COLLECTION TOTTH FAIRE PRESSION SUR LES AUTORITES

 9 mai 1939 : émis vers la Grèce depuis Wewelsburg : AKTION SCHOFAR GRECE ATHENES OBJET DANS TRESOR ROI ZOG INTERVENEZ

A noter que le roi Zog est le roi d’Albanie (ou du moins l’était jusqu’à l’invasion italienne).

Ceci conclut cette opération qui ne fait que soulever le voile de problèmes de plus grande envergure. En espérant que les murs de la France seront plus solides que ceux de Jéricho.

Juste Beauchamp

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