La momie de Bobigny

Une étrange momie est retrouvée par un batelier du canal de l’Ourcq, flottant sur les eaux près de Bobigny. La BMS enquête et en vient à soupçonner un occultiste vivant sur une péniche, un certain Martial Péronne, dont la compagne, fille d’un riche industriel, est portée disparue... Les agents de la BMS accompagneront cet occultiste dans ses recherches, qui les conduiront dans un tunnel désaffecté du canal garni d’inscriptions cabalistiques - rien de moins qu’un portail dans une autre dimension, dont revinrent seulement les agents de la BMS passablement secoués par leur aventure...

N’ouvrez pas la porte...
Les feux du 14 juillet
L’enigmatique carnet du capitaine Pop Plinn
Le taureau de Knossos
Les vents de l’Atlas
La zone interdite
Le montreur d’ombres
La menace de Madagascar
Le complôt de la main rouge
Le vampire de Vénétie

RAPPORT D’ENQUETE

AFFAIRE n°63 « Momie de Bobigny »

ENQUETEURS : Inspecteur Principaux Laspalès, Plavier, Luzet

DEROULEMENT :

A l’aube du 16 août 1919, un batelier de Bobigny nommé René Fremont découvre dans un canal latéral au canal de l’Ourcq, un corps flottant. Il s’agit d’une momie ancienne et il prévient aussitôt les autorités. L’affaire est confiée à la police judiciaire en la personne de l’inspecteur Léonce Caponi, vieille connaissance de la BMS, qui se montre comme d’habitude dépassé par les évènements. Avertis par une mention sur le bulletin de police générale, nous sommes saisis de l’affaire sur ordre du commissaire Fèvre et reprenons l’enquête que Caponi était sur le point de classer.

Le rapport du médecin légiste indique sans ambages qu’il s’agit d’un corps momifié dont le décès remonte à plusieurs dizaines d’années au moins, pour ne pas dire centaines. Il ne peut donc y avoir d’action publique sinon en cas de plainte pour vol et l’affaire devait normalement aboutir un classement sans suite. Cependant un des bateliers interrogés par Caponi, un certain Marcel Péronne, suscite toute notre attention. Il s’agit d’un dilettante passionné des sciences occultes qui pourrait bien être le propriétaire de cette momie. Nous allons l’interroger sur sa péniche baptisée « L’omphale » stationnant sur le canal de l’Ourcq à Bobigny, elle est décorée de plusieurs objets occultes dont une main desséchée qui ne laisse aucun doute sur ses centres d’intérêts. Comprenant notre connaissance en sciences occultes, il nous indique qu’il n’est pas le propriétaire de cette momie mais qu’il a une idée de son origine : un ancien canal désaffecté souterrain, aujourd’hui condamné, possède d’étranges signes cabalistiques et peut avoir été un lieu de culte satanique.

Nous décidons d’aller voir les lieux et il nous propose d’y aller en utilisant sa péniche, ce que nous acceptons.
La suite de cette enquête pourrait paraître incroyable à un lecteur non averti. Nous affirmons solennellement la véracité de nos propos et amenons pour preuve les divers objets ramenés de notre voyage. Marcel Péronne nous a amené dans le canal en question : un cul de sac souterrain menant sous une voute à demi effondrée. Elle était effectivement garnie de signes cabalistiques, mais là n’était pas l’intérêt : toute la péniche a été prise dans un étrange vortex qui nous a laissé dans un grand malaise. Devant nous, le canal souterrain continuait... Aussi étonné que nous, Péronne, devant l’impossibilité de faire demi-tour, a actionné le moteur pour avancer dans le canal. La température était bien plus chaude, nous sommes sortis au bout du tunnel pour découvrir un paysage fantastique. Le ciel était rouge-orangé, le soleil, qui avait doublé de taille, était d’une couleur rougeâtre. Le paysage n’avait plu rien de celui de la région parisienne, fait de collines garnies d’une végétation sèche et rabougrie par une température extrême. Nous y découvrons traces de constructions humaines, des bâtiments d’une architecture inconnue et de nombreux autres, plus petits, ressemblant à des tombes. Nous trouvons d’ailleurs des squelettes desséchés habillés de restes d’effets médiévaux empalés sur des piques.

Notre péniche, ralentie par un raccourcissement du canal, tombe dans une embuscade et est prise d’abordage par une horde de zombies et squelettes animés. Nous succombons sous le nombre et sommes capturés. Les zombies nous conduisent dans un des châteaux sur une des collines où nous sommes conduits à leur chef, une sorte de vieillard desséché vêtu d’une toge qui dit se nommer Thathmuor, nécromancien. Il remercie Péronne de lui avoir ramené de la chair fraiche qu’il pourra utiliser dans de nouvelles expériences de nécromancie pour ranimer d’autres cadavres qui seront son armée dans une guerre contre un autre roi nécromant.

Nous comprenons avoir été conduits dans un piège par Péronne. Celui-ci s’en excuse mais indique avoir fait ceci pour libérer sa compagne, Alice Seltz, retenue en otage par le nécromancien. Thathmuor refuse pourtant de libérer Péronne et lui indique qu’Alice est sa nouvelle compagne à présent. Nous la voyons en effet apparaître par une porte de la salle, sous la forme d’un zombie. Péronne hurle de désespoir et est conduit avec nous en cellule.
Nous en profitons pour le questionner. Il dit qu’il a repéré ce passage depuis quelque temps, et qu’il a fait de recherches sur les agissements d’un sorcier français du 18e siècle, essayant certains rituels avec sa compagne. A sa grande surprise, leur navire s’est retrouvé dans cet dimension qu’il dit être l’âge du Zothique. Il s’agirait de la terre dans un lointain futur où le soleil est en train de mourir et d’assécher toute vie - seuls des nécromanciens survivent sur cette gigantesque nécropole, dont Thathmuor qui les a capturés et l’a forcé à retourner à son époque pour y ramener des humains avec lesquels le nécromancien ferait des expériences. Le vortex qui existe dans le tunnel a été crée par le nécromancien, pour passer les portes de l’espace et du temps un « œuf de pouvoir » est nécessaire pour accomplir le voyage, Thathmuor lui en a donné deux dans sa péniche pour faire l’aller et le retour.

Nous sommes nourris en cellule par une sorte d’homme lézard. Puis nous avons la visite du zombie d’Aline, qui porte une lampe à huile et les clés de la cellule. Elle a conservé un peu de volonté propre et supplie Péronne de la supprimer : elle verse de l’huile sur ses vêtements et donne sa lampe à son amant, l’implorant de la mettre en flammes. Péronne s’exécute et tombe prostré en voyant son amante se consumer. Nous récupérons les clés, sortons de nos cellules et tentons d’échapper du château où nous sommes vite poursuivis par des hordes de zombies, qui, fort heureusement, courent moins vite que nous. Dans une des salles, l’inspectrice Luzet découvre un parchemin dans une bibliothèque écrite dans des runes incompréhensibles ; cependant une loupe curieusement ouvragée permet de la lire en Français ! Il s’agit d’un rapide coup d’œil du rituel ayant permis à Thathmuor de réaliser le vortex spatio-temporel. Poursuivis par des zombies, nous n’avons pas le temps d’en faire la lecture, mais emportons parchemin et loupe. L’inspecteur Plavier est assez hardi pour grimper dans la tour du magicien, il découvre trois œufs de pouvoir dans le laboratoire de Thatmuor ainsi que divers objets étranges. Armés d’épées et coutelas récupérées dans le château, nous parvenons à revenir à la péniche en affrontant plusieurs zombies : notre travail est facilité par le fait qu’une armée de zombies rivale est en train d’attaquer les terres de Thathmuor, semant la confusion. Nous faisons le chemin inverse sur le canal et revenons dans le tunnel où nous retrouvons le vortex. Un de nos œufs de pouvoir s’échauffe et se brise, ce qui nous permet de revenir à notre époque dans le vieux tunnel gagnant le canal de l’Ourcq, ramenant avec nous pour preuve de notre aventure :

  Deux œufs de pouvoir
  Trois sabres et deux coutelas
  La loupe traductrice qui ne fonctionne plus
  Le parchemin

Afin d’éviter toute mésaventure semblable, nous recommandons la destruction de la portion de tunnel donnant sur le vortex par dynamitage.
Rapport lu et certifié exact, les agents LASPALES - PLAVIER - LUZET.

Ce scénario est l’adaptation de l’excellent "Slow Boat" de Peter F. Jeffry et Mark Morrison paru dans le supplément "Fearful passages" (Chaosium, 1992).

Liens | Contacts | Recherche
lancer la recherche
sommairearticle-1article-3article-15narticlerechercherubriquerubrique-1rubrique-2rubrique-3