Nem vagyunk angyalok

Rapport de mission n° 128
Date de la mission: Janvier 1938
Agents :

Le 2e bureau, grâce à ses contacts en Europe de l’Est, a pisté les recherches qu’entreprennent les nazis de l’Ahnenerbe pour rechercher le « Korlat », un livre maudit écrit en langue Hongroise, et en alphabet runique. Il contient le savoir des shamans hongrois au sujet de la lutte contre les démons des steppes Asiatique, au temps où les hongrois étaient un peuple de l’Oural. La BMS va faire équipe avec les militaires pour mettre la main sur cet ouvrage maudit avant les nazis et réaliser une haletante course contre la montre dans la Hongrie victime des exactions du parti fasciste des croix fléchées.

Un kidnapping.

Cette histoire débute sur les chapeaux de routes pour les agents le 18 janvier 1938. Le commissaire principal Laspalès reçoit un coup de fil du colonel Collot, chef de la branche occulte du 2eme bureau, lui indiquant qu’il a besoin de toute urgence d’une équipe d’agents pour aller mettre en sécurité les occupants d’une maison de la région parisienne à Louveciennes (SO de Paris), 15 rue Auguste Lenoir, où habite Mme veuve Cristina Hegedus. Habitent également dans le petit pavillon sa fille Anna épouse Robert, son gendre Pierre Robert et leur fille Sophie Robert née en 1935. Il indique rapidement qu’il s’agit de la famille d’un occultiste hongrois réfugié en France nommé Janos Hegedus et décédé il y a quelques années, qui a aidé le 2eme bureau dans le passé. Les services d’écoute du 2e bureau viennent d’apprendre de source sure qu’une équipe d’agents allemands de l’Ahnenerbe sont en route pour dérober à son domicile des documents auxquels les nazis accordent une importance capitale. Le 2eme bureau n’a aucun agent immédiatement disponible pour sécuriser la maison. C’est une question de minutes et il faut absolument envoyer une équipe sur place...
Le vieux commissaire principal Laspalès rassemble alors tous les agents de permanence : le commissaire Achenar Dumort (n°12), la commissaire Jeanne Luzet (n°88), ainsi que les inspecteurs Laurent Bonfils (n°138) , Alain de Sablon d’Estières (n°148), et Jérémiah Cohen (n°152). Il monte lui-même dans l’une des deux voitures du service pour se rendre sur le terrain, démarrant sur les chapeaux de roues... Ils découvrent alors une maison cossue dans un quartier tranquille. Mais une voiture noire suspecte stationne dans la cour, avec un chauffeur dont l’allure est assez patibulaire. Ni une ni deux, Laspalès ordonne à ses hommes de prendre d’assaut la villa. Deux d’entre eux doivent bloquer de leur voiture l’entrée tandis que deux autres agents et lui-même investiront la villa par derrière, en escaladant le mur du grand jardin.

Dès qu’ils ont franchi la muraille, ils sont reçus par des coups de feu tirés par un garde dont ils voient la silhouette à travers une lucarne située sur le toit. Un agent de la BMS fait un tir de couverture, tandis que le courageux commissaire Laspalès accompagné du commissaire Luzet et d’un agent traverse le jardin, pistolet Mauser C 96 au poing. Entendant les coups de feu, les deux agents restés devant, de Sablon d’Estières et Cohen démarrent leur voiture et foncent bloquer le portail. Sabon d’Estières n’est visement pas un as du volant pusiqu’il embouti un pilier du portail ! Des tirs sont échangés et les agents parviennent à tuer le chauffeur, tandis que Laspalès fait irruption dans la maison en passant par une remise, d’où part un escalier conduisant au hall d’entrée. Il essuie le tir d’un homme de main - les balles sifflent autour de lui, il riposte et parvient à descendre son agresseur. Derrière la maison, l’agent de la BMS resté en couverture descend le tireur du toit d’une balle dans la tête, avant de se ruer à son tour dans la maison. Laspalès, Jeanne Luzet et Bonfils font alors irruption dans le séjour, dans lequel se trouvent des papiers en grand désordre, et une dame d’un certain âge attachée à une chaise. Un agent nazi se trouve dans la pièce et tient en otage une petite fille qu’il tient dans les bras, pistolet sur la tempe. Mais le commissaire Dumort ne lui laisse pas le temps de continuer sa phrase : entrant dans le séjour par une autre porte, il colle une balle dans la tête au nazi et Laspalès peut rattraper la petite fille terrorisée. Les agents fouillent la maison et ne trouvent personne d’autre que les 4 nazis qu’ils ont occis. Ils réconfortent Mme Hegedus et commencent à rassembler les documents que cherchaient les nazis - des militaires du 2eme bureau, tels la cavalerie, arrivent une heure après la bataille.

Un debriefing inquiétant

Après avoir mis tout le monde en sécurité et soigné les quelques blessures reçues pendant le combat, une rencontre est organisée au plus haut niveau entre le grand chef de la BMS, le commissaire principal Conti, et le chef de la branche occulte du 2e bureau, le colonel Collot. Conti en ressort l’air grave et convoque aussitôt son collègue Laspalès et ses agents. Il les informe de la gravité de la situation en leur lisant un document écrit en allemand :

« Janos Hegedus avait compris qu’il n’avait plus aucun moyen de s’échapper de la pièce et se rendit en levant les bras après avoir posé à terre sa mallette. Je lui passais les menottes tandis que l’inspecteur Fejes fouillait les poches de son manteau. L’inspecteur Egyed s’empara de la mallette et en sortit le contenu - le précieux livre que nous avions mis tant de temps à rechercher. Il le posa sur le bureau avec respect, l’ouvrage était magnifique avec sa couverture en cuir, ses lettrines gravées, et ses ferrures cuivrées. Une serrure en interdisait la consultation, mais Egyed sortit triomphalement une clé cuivrée de la mallette et l’introduisit dans la serrure. Hegedus cria et se débattit comme un diable lui criant de ne pas le faire - tandis que Fejes et moi le ceinturions je compris qu’il nous mettait en garde d’ouvrir les portes de l’enfer. A peine Egyed tourna la première page qu’une lueur verte apparut autour du livre. Sans que je ne sache le décrire, une immense créature de trois mètres de haut apparut, humanoïde mais aussi hideuse que puissante et munie de deux cornes dressées. Hegedus plongea la tête dans le rideau pour ne pas la regarder. Fejes préféra sauter par la fenêtre où il finit sa vie quatre étages plus bas. J’étais pour ma part pétrifié de terreur. Le démon saisit Egyed, tout aussi stupéfait, par l’avant-bras. De la fumée sortit de la puissante emprise comme si Egyed était marqué au fer rouge - il hurla comme des cordes vocales humaines ne pourraient jamais plus le faire. La créature le souleva jusqu’à son visage et lui dit en latin d’une puissante voix caverneuse « et cela ne fait que commencer ». Puis le monstre disparut dans le livre, Egyed avec lui. Il ne restait plus que l’ouvrage maudit sur la table, entouré d’un halo vert. C’est alors que je reçus un coup sur la tête et perdis connaissance. »

Un des agents, incrédule, demande à Conti de quel roman fantastique est issu ce texte. Conti lui répond qu’il s’agit d’un rapport de police daté de 1908 de l’inspecteur Andras Vadas, membre de la police austro-hongroise à Budapest. L’original de ce rapport a été découvert par les agents de la branche occulte du 2e bureau de l’armée du Danube en 1920, faisant partie de la mission du colonel Fernand Vyx.

Le livre dont il est fait mention et qui intéresse les nazis est le « Korlat » (la barrière), c’est un des rares textes écrit en langue hongroise avec alphabet runique, lui-même issu de l’alphabet turc primitif, le Kokturc. En effet, la plupart des textes en runique hongrois ont été détruits sur ordre du Roi Isvan, premier Roi chrétien de Hongrie, qui fit adopter l’alphabet latin. Le livre est un recueil de savoirs shamaniques pré-chrétiens du peuple Hongrois, peuple originaire des bords des Monts Oural. Sa valeur est inestimable pour le patrimoine culturel du peuple Hongrois.

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Depuis longtemps, des occultistes ont spéculé sur les pouvoirs magiques et notamment la présence d’un rituel ancien. Ce livre a été volé au musée national de Budapest en 1907 par des cambrioleurs inconnus. La police Austro-hongroise a mis brièvement la main dessus en 1908, en interpellant Janos Hegedus dans les circonstances précitées. Il aurait été rattrapé par la police après le drame mais relâché par la justice faute de preuves, le seul policier survivant de son interpellation, l’inspecteur Andras Vadas, ayant dû être considéré comme complètement marteau. Il a été placé en maison de repos...
Janos Hegedus était un occultiste renommé. Dans les années 1900, il a personnellement conduit des recherches archéologiques dans l’Oural sur les lieux d’origine du peuple Hongrois, qui sont les descendants des Huns. En 1911, il a aidé la branche occulte du 2e bureau français dans la lutte contre d’étranges créatures dans les montagnes de Serbie. En 1919, il est incarcéré par le gouvernement communiste de Belà Kun, qui tente de lui soutirer son savoir occulte à des fins militaires. Visiblement, les communistes de Moscou étaient parfaitement au courant des recherches archéologiques qu’il a faites dans l’Oural dans les années 1900, et des ses travaux sur l’alphabet Kokturc... Hegedus est relâché par l’intervention des troupes Roumaines qui envahissent la Hongrie en 1919 et chassent les communistes. Inquiété par le chaos régnant dans la Hongrie d’après-guerre, Hegedus émigre en France où le 2e bureau, en remerciement de sa collaboration de 1911, fait en sorte qu’on lui donne asile. Il s’installe avec son épouse et sa fille de 5 ans dans la région parisienne, devient un honorable correspondant, et décède en 1934.

Qu’à t’il fait du Korlat ? Il l’avait effectivement entre les mains, mais connaît parfaitement ses pouvoirs et sait que les communistes le savent aussi, ainsi que des gens en Allemagne. On suppose qu’il a décidé de le mettre à l’abri chez un ami, en Hongrie, avant de quitter le pays...
Les nazis de l’Ahnenherbe, qui soupçonnaient l’existence du livre par les archives de l’ancien service secret prussien du colonel Von Bock, ont eu récemment accès aux anciennes archives de la Tchéka (la police secrète du Tsar) lors des purges staliniennes de 1934, ce qui leur a donné confirmation de l’existence de ce grimoire maudit d’une valeur inestimable. Nous savons qu’ils entreprennent une campagne de recrutement sans précédent d’occultistes dans toute l’Allemagne et ont par ce biais retrouvé la trace d’Hegedus en France, car il correspondait avec des confrères dans le monde entier. Ils ont alors décidé d’envoyer une équipe à son domicile parisien pour y chercher sa correspondance privée, dans le but d’y trouver un indice qui aurait pu les orienter sur l’endroit où il a caché ce livre. Nous sommes arrivés à temps pour les en empêcher.

Conti termine son intervention de la sorte : « Et nous allons nous emparer de ce livre avant qu’ils ne le fassent. »

La correspondance runique

Les agents de la BMS et ceux du 2eme bureau se mettent alors à analyser, traduire et classer l’importante correspondance de Janos Hegedus. La tâche est ardue, car l’occultiste parlait plusieurs langages et recevait une correspondance des quatre coins du monde. Néanmoins, plusieurs lettres liées à l’histoire du Khorlat semblent émerger :

  Deux occultistes autrichiens, Werner Noske et Walter Gräser, dont l’adresse est à Vienne. Il a reçu plusieurs lettres de leur part écrites en runes hongroises primitives... La correspondance avec Noske s’arrête en 1928, celle avec Gräser à continué jusqu’à la mort d’Hegedus en 1934.
  Quatre occultistes hongrois. La correspondance reçue d’eux est toujours en langues primitives.

o Tamas Kasza, Budapest (16 Bolyai Utca). Ecrit en alphabet runique hongrois ancien (1931).

o Israel Finkelstein, Budapest (8 Kazyncy Utca). Ecrit en runique turc, dernière lettre remontant à 1929.

o Miklos Kovacs, Budapest (2 Orom Utca). Il écrit en 1930 en grec ancien une lettre dans laquelle il affirme avoir enquêté dans toutes les salles des ventes d’Europe de l’Est sur l’ouvrage qu’il lui a demandé, sans succès. Sans non plus pressentir que quelqu’un s’en préoccupe - il pense d’ailleurs que l’ouvrage en question n’est qu’une légende.

o Istvan Vak, à Bakonybel, près de Veszprem. Il a écrit une longue lettre en 1923 dans une écriture runique illisible, accompagnée d’un graphique étrange.
Le problème pour les agents, c’est qu’aucun spécialiste des langues ne parvient à décrypter le kokturc primitif utilisé dans les lettres... Les agents repartent bredouilles d’une tournée faite dans les universités parisiennes - le 2e bureau fait également chou blanc parmi ses honorables correspondants.

La seule chose restant à faire est d’aller enquêter directement chez ces correspondants. Conti et Collot se mettent d’accord pour se répartir le travail de la façon suivante : le 2e bureau partira en Autriche, la BMS en Hongrie.

A Budapest

Les agents voyagent sous une fausse identité et prennent place à bord d’un trimoteur Wibault 280 d’Air France, faisant passer leurs armes par la valise diplomatique. Ils arrivent à l’aéroport de Budapest le 22 janvier 1938.
La situation politique de la Hongrie est actuellement assez délicate. Le pays a été tronqué de beaucoup de ses territoires par le traité de Versailles. Il est dirigé par une sorte de semi-dictature aux mains du régent Horty, ancien amiral austro-hongrois qui exerce son pouvoir au nom de l’ancien empereur d’Autriche et roi de Hongrie, ce qui ne l’a pas empêché d’expulser le prétendant légitime de la couronne à deux reprises dans les années 1920 pour conserver le pouvoir à titre personnel. Il gouverne cependant avec un premier ministre issu d’élections libres, mais depuis 1935 le gouvernement Gombos donne à la politique du pays un tournant profasciste en prenant des mesures antisémites, qu’a poursuivi son successeur Daranyi actuellement aux affaires. Un parti fasciste téléguidé par l’Allemagne, les croix fléchées de Salazi créées en 1935, pousse à la surenchère antisémite et comporte jusqu’à 20% de sympathisants parmi la population et dont les militants répandent une terreur de rue. Des échauffourées avec des juifs se multiplient...

Les agents prennent deux voitures de location à l’aéroport et se dirigent à l’intérieur de la capitale que traverse le Danube. Après s’être installés dans un grand hôtel (où ils doivent laisser leurs passeports), ils prennent contact avec l’ambassade et sont reçus par l’attaché militaire, le commandant Leplessis, qui leur fournit leurs armes et met à leur disposition un traducteur, M. Michel de Villède, un jeune attaché d’ambassade très élégant. Ils commencent alors leur enquête sans tarder.

Ils commencent à se diriger au 16 Bolyai Utca chez Tamas Kasza. Ils découvrent une maison vide, les voisins indiquent qu’il a été enlevé par des inconnus le 29 décembre dernier. Les agents vont ensuite voir la police et rencontrent l’inspecteur Almos Feher qui leur indique qu’il s’agit vraisemblablement d’un enlèvement politique, car on soupçonne que ses ravisseurs étaient des croix fléchées. Kasza était un professeur d’université versé en théologie.

Puis ils se dirigent ensuite au 8 Kazyncy Utca chez Israël Finkelstein, qui se révèle exercer la profession de libraire. Mais quand les agents arrivent, elle est en train d’être saccagée par six militants des croix fléchées, Finkelstein étant lui-même molesté. Les agents de la BMS sortent leurs révolvers et interviennent - des coups de feu sont échangés, et les croix fléchées prennent la fuite en se prenant une sévère raclée. Finckelstein est légèrement blessé et remercie les agents. Le commissaire Dumort saisit la balle au bond et l’interroge sur sa correspondance avec Janos Hegedus. Le libraire reconnait avoir connu Hegedus et correspondu avec lui car tous deux sont des spécialistes des langues anciennes et du hongrois runique. Dumort lui tend ensuite une copie de la lettre écrite en 1923 par Istvan Vak. Finkelstein indique que c’est bien de l’alphabet runique, et commence à la traduire « Cher ami, ça y’est, je l’ai mis en sécurité. L’hiver j’y trouve même mon avantage... » et il s’arrête en palissant, refusant d’en dire plus. Les agents insistent pour qu’il traduise la suite mais il reste muet. Craignant l’arrivée de la police hongroise, ils quittent les lieux mais Laspalès lui indique leur hôtel et lui rappelle que la France peut peut-être faire quelque chose pour lui s’il se montre coopératif...

Les agents terminent alors leur journée en allant rendre visite à Miklos Kovacs (2 Orom Utca). Il vit dans les beaux quartiers et se révèle être un riche dilettante féru d’occultisme dont le décorum de sa villa ne laisse aucun doute sur sa passion. Un domestique ouvre aux agents, et ceux-ci découvrent que Monsieur Kovacs est en grande conversation avec un homme roux, un banquier du nom d’Ashford qui finit avec lui une négociation commerciale - les agents de la BMS pensent à un agent de l’Intelligence Service venu pour la même raison qu’eux. En discutant avec M. Kovacs, ils se rendent compte que celui-ci est assez fantasque et est plus un riche collectionneur d’occultisme qu’un érudit. Il reconnait avoir été en contact avec Hegedus pour affaires - un marché pour échanger un ouvrage occulte contre un autre, marché qui ne s’est finalement pas concrétisé.

Les agents retournent alors à leur hôtel et y passent la nuit sans histoires. Le lendemain matin, ils reçoivent la visite d’Israël Finkelstein qui propose de leur traduire toute la lettre en échange de leur aide pour quitter le pays à lui et sa famille - cela fait tout de même une quinzaine de personnes mais Laspalès promet tout son appui. Il prend contact avec l’ambassade de France et obtient des assurances pour la délivrance de visas sur le territoire français. Ayant obtenu ses garanties, Finkelstein révèle que le livre maudit, le Khorlat, a bien été confié par Hégédus à Itsvan Vak et que celui-ci se vante dans la lettre de l’avoir mis en lieu sûr. Il lui a envoyé sur sa lettre six dessins dans des carrés qui seraient la clé du coffre. Sur les dessins on trouve des lettres runiques, qui, traduites, signifient « Yog-Sothoth », « Azathoth », « Shub-Niggurath » et « Nyarlathotep ».

L’étrange Monsieur Vak

Les agents décident alors d’organiser une excursion au village de Bakonybel, dans les forêts près de Veszprem au nord du lac Balaton. L’excursion sera quelque peu compliquée car ils ont l’impression que des militants des croix fléchées les surveillent à la sortie de leur hôtel. Prudent, l’agent Bonfils part acheter dans une librairie un grand livre ancien qui pourrait servir de leurre en cas de malheur.

Ils partent alors le 24 janvier en réussissant à semer leurs surveillants, allant à l’ambassade de France et prenant une sortie détournée. Ils se retrouvent bien vite à rouler sur les routes de campagnes enneigées, par un grand froid. Arrivés au lac Balaton, ils gagnent ensuite une grande forêt puis trouvent le village de Bakonybel, où ils prennent leur repas de midi dans l’unique taverne. D’après les gens du cru, Istvan Vak est propriétaire foncier taciturne vivant seul - il a un côté ermite un peu inquiétant.

Sous un froid glacial, les agents se rendent dans sa maison qui est assez grande. L’homme qui leur ouvre, Istvan Vak, est très laid avec trois énormes boutons sur le visage (nez, menton et front). Il est assez mal rasé et vit au milieu de ses livres dans son salon qui est bien chauffé par un poêle à charbon. Tandis que l’interprète M. de Villède lui pose des questions en hongrois, Vak répond aux questions en français. Il affirme avoir correspondu dans le temps avec Hegedus mais ne se souvient plus du sujet. Il énerve ou inquiète vite les agents par son ricanement suffisant... C’est alors que le commissaire Laspalès remarque un détail troublant. La maison est bien chauffée mais il n’y avait aucune fumée sortant de la cheminée en arrivant... Il n’y a pas plus d’odeur ni de traces de charbon autour du poêle. Tandis que les agents pressent de questions le vieil ermite, il ouvre alors la trappe du poêle et y découvre un étrange cube iridescent de couleur verte, avec neufs cases sur chacune de ses faces dont certaines comprennent des symboles runiques. Laspalès se saisit du cube avec le tisonnier et Vak entre dans une colère folle : il se précipite pour saisir le cube brulant avec sa main nue ! Les agents s’interposent et le bloquent dans son fauteuil. Laspalès réalise qu’il peut saisir le cube de sa main nue. Ils demandent alors des explications à Monsieur Vak, qui refuse d’en donner et les insulte. Le cube est visiblement une clé qui permet d’ouvrir la cachette du livre. Laspalès révèle à Vak que les nazis et leurs serviteurs locaux, les croix fléchées, sont sur la piste du livre « Korlat » et qu’ils ne reculeront devant rien, il offre alors la protection de la France moyennant sa coopération. Vak n’en n’a cure et apprend à Laspalès un nouveau registre d’insultes en hongrois. Devant le dialogue de sourds, Laspalès laisse une somme d’argent à Vak « pour le dérangement et les frais de chauffage » et ordonne le départ à ses hommes, en réquisitionnant le cube...

La fuite du pays

Les agents de la BMS prennent alors la route de Budapest quand un curieux incident leur fait comprendre la signification du cube, qui est maintenant froid. Le commissaire Dumort s’en est vu confier la garde et a pris place dans la voiture de tête du convoi. Il s’est rendu compte qu’on pouvait en faire bouger les symboles pour tenter de reconstituer les dessins ou les mots figurant sur la lettre de Vak à Hegedus. Après avoir bougé le cube et reconstitué une face de celui-ci, les agents de la voiture de queue voient celle de Dumort disparaître ! Lui-même ne voit plus de paysage aux vitres mais un curieux éther - il remet immédiatement le cube dans sa position initiale et sa voiture réapparaît aussitôt sur la route, évitant de peu un accident.

Laspalès, après avoir copieusement engueulé son subordonné, ordonne au groupe de quitter le pays avec le cube - pas la peine d’aller chercher le livre dans l’autre dimension où il est caché. Ils prennent des chemins détournés, s’imaginant à juste titre que les nazis de l’Ahnenerbe doivent être comme chez eux dans ce pays via le parti des croix fléchées qui est soutenu par toute une frange de la population. Délaissant l’avion et le chemin de fer, ils évitent les tueurs lancés contre eux en embarquent sur un navire fluvial yougoslave qui les conduit sans encombre à Belgrade en descendant le Danube. De la Yougoslavie, pays où le 2eme bureau est fortement implanté, ils peuvent ensuite regagner les France où le cube étrange, qui se remet à irradier quand on ne le touche plus, gagnera le bazar des objets bizarres de la BMS.

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