Les déménageurs

Les agents de la Brigade Mobile Spéciale partent en Pologne alors que les troupes allemandes envahissent le pays, pour y ramener de précieux messages des allemands interceptés et décodés par les services secrets polonais...

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Août 1939. C’est un bel été qui s’écoule le long des quais de la Seine... Pas au quai des Orfèvres où le commissaire Principal Laspalès, la mine sombre, convoque ses agents. "Mesdames et Messieurs, je reviens du quai d’Orsay. Les Polaks m’ont confirmé avoir archivé plusieurs messages Enigma entre les mois de janvier et octobre 1938 qu’ils n’ont pas encore décodé. A coup sûr, plusieurs portent le suffixe "Opération Schofar". Je leur ai demandé qu’ils me les fassent passer au plus tôt. On m’a répondu qu’ils avaient mieux à foutre. En raison de la tension internationale, ils ont accepté de déménager leur machine à décoder dans un nouveau centre en France dont le lieu est tenu secret et qui sera géré par une équipe internationale de gars à nous, de polaks et de rosbeefs de l’intelligence service.

Actuellement, la machine est en cours de déménagement par une équipe de gros bras. Y’a un truc qui m’intéresse, ce sont les messages archivés, et visiblement je suis le seul que ça intéresse au ministère de la guerre ! Alors vous me constituez une équipe, vous affrétez un zinc, et vous partez pour la Pologne !" Les agents se regardent tous, interloqués. Le vieux commissaire ne les laisse pas reprendre leur souffle : "Exécution !"

=== Rapport d’enquête de l’inspecteur chef Juste Beauchamp, agent de la BMS matricule 94, mandaté par le Commissaire Principal Laspalès ===

== 23 août 1939 ==

Compte tenu du contexte politique et ayant participé à la Grande Guerre, le commissaire principal Laspalès me confie les rênes de la mission, une belle occasion de servir une fois de plus les intérêts de la France.

J’entame rapidement les préparatifs pour le voyage, l’idée étant de partir le plus vite possible : nous effectuerons le trajet dans un Amiot 143 (plus discret que le Farman 222 du 603e GIA) et nous volerons de nuit afin d’éviter tout problème en survolant l’Allemagne, atterrissage prévu à Varsovie. Je demande à m’adjoindre les service du fils du commissaire principal, bien meilleur pilote et navigateur que les agents à notre disposition actuellement... peut être rejoindra-t-il un jour les rangs de la BMS et s’illustrera comme son aîné.

Malheureusement, les lourdeurs administratives et l’entretien nécessaire de notre avion nous retardent et le départ ne peut se faire que le 31 août.

== 31 août 1939 ==

Nous faisons escale à Strasbourg où nous passons le début de soirée avant de décoller aux alentours de minuit afin d’arriver à Varsovie à l’aube.

== 1er septembre 1939 ==

Le trajet se passe sans encombre et malgré quelques soucis de repérage à l’orée du jour, nous pouvons nous poser à Varsovie. La DCA est en action et nous sommes surpris par l’agitation qui règne sur place et comprenons bien vite qu’un incident est survenu à la frontière allemande : apparemment les allemands ont déguisé des prisonniers de droit commun en soldats polonais et les ont fait attaquer un poste frontière mais la supercherie a été éventée et le scandale gronde. D’ailleurs, des sirènes se mettent rapidement à sonner, annonçant la couleur pour les jours à venir, l’ambiance est particulièrement tendue.

Escorté par le capitaine Casimir Bursik, un officier de liaison mis à notre disposition, nous sommes d’abord installés dans des baraquements situés directement sur l’aérodrome, le temps de prendre une collation. L’avion est planqué dans un hangar sous la garde du fils Laspalès qui reste sur place.

Nous déménageons ensuite directement pour le centre de déchiffrement de l’armée polonaise, un petit château situé à une dizaine de kilomètres de Varsovie. Les polaks mettent à notre disposition une petite fourgonnette ainsi qu’une voiture.

Nous sommes présentés au Colonel Guido Langer, responsable du chiffre, qui nous confirme la gravité de la situation. Compte tenu des évènements, il ne peut nous prêter qu’une seule machine ENIGMA, à notre grand désarroi car les 10 mois de messages codés archivés à déchiffrer (janvier à octobre 1938) représentent un nombre de caisses colossal !

Toutefois, deux messages concernant l’opération SCHOFAR ont été interceptés ces derniers jours, ils confirment que l’opération en Albanie a été contrecarrée et parlent de relancer la “piste hyperboréenne”.

Le temps presse, il ne faut pas traîner, nous décidons de commencer le déchiffrement par ordre chronologique avec les messages de janvier 1938. Nos inquiétudes se précisent quand, après avoir travaillé d’arrache-pied toute la journée, nous n’avons abattu qu’une part infime du travail.

== 2 septembre 1939 ==

Le travail continue, similaire au jour précédent et les choses n’avancent guère. Je prends donc les choses en main et, après négociation avec Langer, arrive à obtenir une deuxième machine pendant la nuit, les messages allemands étant moins nombreux pendant cette période. Moindre consolation qui nous fera tout de même gagner un peu de temps.

Pendant ce temps, l’armée teutonne entre inexorablement en Pologne, la situation sera très bientôt critique.

== 3 septembre 1939 ==

Langer nous annonce que l’avancée des allemands est trop pressante et que son équipe va se replier progressivement vers une base arrière dans le sud-est du pays. Avant de partir, tout le château sera dynamité pour éviter que les allemands apprennent que leur code est cassé.

Pour anticiper une éventuelle destruction des archives, nous chargeons tout ce que nous pouvons dans l’Amiot. Cela correspond aux archives d’octobre 1938.

== 4 septembre 1939 ==

Le déchiffrement continue sans grand succès, nous sommes à peine rendus au mois de février...

== 5 septembre 1939 ==

Nous tombons enfin sur deux messages concernant l’opération SCHOFAR datant de mars 1938. Les allemands semblaient bien avoir une seconde piste, concernant l’Hyperborée. Leurs informations viennent d’anciens écrits d’explorateurs danois.

La situation politique est de plus en plus critique.

== 6 septembre 1939 ==

Le colonel nous convoque : l’évacuation de la base va réellement débuter dans les jours qui viennent, nous pouvons en profiter pour récupérer temporairement quelques machines de plus mais il faut nous tenir prêts à lever le camp à n’importe quel moment.

Pendant ce temps, aucun nouveau message intéressant n’est découvert. Des souvenirs de la Grande Guerre traversent mon esprit mais il nous faut continuer le déchiffrement à tout prix. L’avenir de la France et de nos alliés en dépend peut être.

== 7 septembre 1939 ==

Voyant que notre rythme est insuffisant, je prends la décision de tenter de sauver une partie des archives en envoyant l’Amiot bourré des archives d’octobre vers cette fameuse base arrière en comptant sur notre chance pour éviter les patrouilles de la Luftwaffe.

Le trajet se passe relativement bien et Laspalès, accompagné de Jousse et Focard ramènent le zinc à bon port non sans quelques sueurs froides lorsqu’un bombardier boche vient les titiller.

== 8 septembre 1939 ==

Les trajets aériens semblent donc bien risqués, nous chargeons toutefois l’Amiot avec les archives de septembre au cas où nous devrions fuir précipitamment en sauvant un peu plus d’archives.

Un message en mai attire notre attention, il est dans la continuité de ceux trouvés en mars.

Pendant ce temps, nous continuons à nous enfoncer dans la guerre, l’Allemagne pressant de plus en plus la Pologne alors que la France a lancé une offensive sur la Sarre quelques jours plus tôt.

== 9 septembre 1939 ==

Les polonais finissent de déménager les machines. Ils nous en laissent gracieusement une en plus des artificiers censés dynamiter le site le moment venu.

Sentant le carnage proche, j’envoie de nouveau l’Amiot vers la base arrière polonaise avec ordre d’y rester. Embarquent Monfils, Focard, Laspalès et Jousse. Durand, Windemuth et moi même les rejoindront par la route au dernier moment.

Malheureusement, l’avion est intercepté par deux BF110. Le combat est joué d’avance et l’Amiot fond comme neige au soleil sous les obus de 20mm. L’équipe saute en parachute mais la plupart n’a jamais effectué de saut ! Jousse déclenche trop tôt et un des Messerschmitt fond sur lui. Par chance, les balles le ratent alors qu’il remarque une deuxième poignée sur son sac. Son parachute part en torche.

Il décide alors courageusement de couper les sangles le reliant à la première voile et déclenche instinctivement le parachute ventral. Il atterrira ensuite sans encombre, miraculé comme les autres agents de la BMS. Ce n’est pas le cas de leur accompagnants polonais qui ont été massacrés pendant la bataille, un à son poste de mitrailleur, l’autre alors qu’il effectuait sa descente en parachute.

Les survivants rejoignent Varsovie tant bien que mal, les archives de septembre sont perdues.

== 10 septembre 1939 ==

Je constate médusé le retour de l’équipe partie avec l’Amiot, content toutefois de les voir tous en un seul morceau. Alors qu’ils me racontent leur trajet, Windemuth nous appelle, un nouveau message a été découvert, datant de juin 1938 et il est particulièrement intéressant.

Il indique qu’un antique parchemin concernant cette fameuse cité hyperboréenne, qui serait située au Groenland , aurait été vendu aux enchères en 1875 à un certain Czartoryski, résidant à... Varsovie !

La joie d’avoir trouvé une piste est de courte durée quand les polaks nous annoncent que la destruction du site est imminente. Il nous reste moins d’un jour alors que nous en sommes à peine aux messages de juin...

Durand, Focard et Windemuth partent en ville enquêter sur ce Czartoryski, pendant que je supervise la suite du déchiffrement avec Monfils et Jousse. La première fait le tour des musées pendant que les autres s’orientent prioritaire sur l’état civil. Les musées ne donnent rien mais ils trouvent rapidement que notre homme est mort en août 1938 soit deux mois après le message allemand.

La coïncidence est troublante, surtout quand la victime, âgée de 89 ans, laisse derrière elle une veuve de 21 ans ! Ni une, ni deux, le trio revient nous annoncer ses trouvailles, embarque le Capitaine Bursik comme interprète et part au domicile du mort.

Là, ils ont une conversation très intéressante avec la gardienne de l’immeuble qui éclaire certains points :

● la jeune veuve, Natalia Czartoryski (née Soroka) s’est très vite acoquiné avec une homme bien plus jeune que Czartoryski, un certain Adam Kosolsky ;

● Natalia Soroka est actuellement hospitalisée, elle souffre d’apoplexie ce qui est étrange vu son âge ;

● Czartoryski aurait eu des ennuis avec la police suite à la découverte d’un cadavre dans une benne à ordure proche, elle nous transmet le nom du commissaire ;

● Czartoryski était aimable, élégant mais étrange, il a d’ailleurs un petit observatoire armée d’un télescope ainsi qu’un jardin tropical dans sa demeure ;

● Kosolsky est beaucoup moins fréquentable que son prédécesseur, il a d’ailleurs également reçu une visite de la police.

Ces informations orientent l’enquête vers le commissaire en charge des enquêtes. Il indique que Czartoryski était certainement coupable du meurtre d’un allemand, il en a la certitude car un témoin a pu observer la scène. Le boche aurait comme qui dirait “brûlé” ou se serait desséché. Focard identifie immédiatement l’utilisation d’un sortilège, la présence d’un sorcier expliquant pas mal de choses.

Czartoryski n’aurait toutefois pas été inculpé grâce à un as du barreau invoquant l’impossibilité de tuer quelqu’un de la sorte au vue de son grand âge.

Kosolsky, quant à lui, n’aurait pas répondu à l’ordre de mobilisation. Le commissaire appelle deux de ses sous-fifres, censés l’avoir interpellé. Étrangement, aucun des deux ne se souvient réellement si cela a été fait ou pas... encore une confirmation de l’aspect magique de la chose. Il semble donc bien que Czartoryski et Kosolsky soient le même homme.

Seul problème, les autorités locales, compte tenu du contexte, veulent aller coffrer “Kosolsky” directement pour l’envoyer au front. Les protestations de Focard n’y changent rien et les agents de la BMS suivent, on en entend même un grommeler “En même temps, ça peut toujours servir un sorcier en première ligne...”

De retour devant l’immeuble, les agents remarquent une statue épouvantable posée sur le toit au dessus de l’entrée. Focard fort de son expérience, reconnaît au premier coup d’un un byakhee, une immonde créature liée venue d’ailleurs.

C’est donc avec appréhension que les agents entrent dans la demeure. Ils laissent d’ailleurs les policiers passer devant et bien leur en prend car ces derniers ressortent aussitôt, baragouinant en boucle des mots incompréhensible... la magie semble encore à l’oeuvre.

Avec détermination, ils passent à leur tour le seuil de la porte et assurent au sorcier qu’ils sont là uniquement pour négocier. Celui-ci les écoute alors demander le manuscrit, invoquant la menace allemande imminente. Le sorcier, confiant en ses capacités à éviter les soldats est toutefois plus inquiet quant à son approvisionnement matériel, il accepte donc un marché : le manuscrit contre son rapatriement en France, en passant par la Hongrie ou la Roumanie (il indique d’ailleurs que la Karotechia est bien présente dans ces deux pays). Il demande en sus un camion pour embarquer ses possessions les plus importantes en précisant bien que, pour la santé de tous, il vaudra mieux ne rien toucher ni ouvrir.

Il explique en outre que le manuscrit rédigé en runes parle d’une gigantesque cité supposément, située au Groenland, racontée dans de vieilles légendes vikings. Il aurait été écrit par un scalde (sorte de troubadour) aux alentours de 950. Ceux qui s’en approcheraient seraient pousser à s’enfuir, gagnés par la peur et ses alentours seraient peuplés de sirènes et autres monstres mythiques.

La partie intéressante réside dans des indications de temps de navigation et l’évocation de certains repères pour s’y rendre.

La négociation étant faite, le sorcier congédie les agents en leur demandant de revenir le lendemain soir avec le camion.

Pendant ce temps, le déchiffrement continue coûte que coûte.

== 11 septembre 1939 ==

Le centre sera dynamité le lendemain à l’aube, nous mettons donc en place notre plan d’évacuation. Les trois agents ayant déjà rencontré le sorcier profiteront de l’agitation pour voler un camion militaire peu avant la nuit, ils partiront ensuite chez Czartoryski/Kosolsky pour charger ses biens.

Pendant ce temps, nous pousserons le déchiffrement jusqu’à la dernière limite et, peu avant l’aube, nous chargerons toute ce que nous pourrons dans la fourgonnette et partiront avec cette dernière ainsi que la voiture.

Le point de rendez-vous est fixé sur la place d’un petit village au sud-est de Varsovie.

Le vol du camion se passe sans problème, malheureusement le plan ne va pas continuer comme prévu...

== 12 septembre 1939 ==

Alors que le groupe “sorcier” commence tranquillement le trajet, suivant l’itinéraire imposé par notre hôte, le groupe “déchiffrement” ne connaît pas une balade aussi calme.

Je conduis la voiture, en tête de cortège, Durand à mes côtés. Windemuth conduit la fourgonnette. Alors que nous pénétrons dans Varsovie pour traverser la ville, nous tombons nez à nez avec une patrouille allemande ! L’avant-garde de l’armée est semble-t-il déjà sur place...

Heureusement, les soldats sont à pieds et occupés à surveiller les fenêtres au dessus d’eux et quand l’un d’eux essaie d’arrêter ma voiture, je n’ai qu’à accélérer pour qu’il s’écarte du chemin. La surprise est toutefois de courte durée et les balles commencent à fuser de toute part. Profitant de mon avance, je me mets rapidement hors de portée mais ce n’est pas le cas de la fourgonnette qui essuie une pluie de fer et de feu.

Windemuth est touché en pleine poitrine et perd le contrôle du véhicule qui, après quelques tonneaux, s’immobilise de l’autre côté du carrefour. Groggy mais en vie, il s’extirpe du véhicule pendant que les allemands fondent sur lui.

Pour ma première mission en temps que chef d’équipe, je ne peux laisser un homme derrière ! J’enclenche la marche arrière en visant bien l’épave du camion pour couper au mieux les lignes de vue. Le blessé s’en sort miraculeusement sans prendre une balle et saute sur le siège arrière de la voiture.

Je mets la gomme pour repartir illico presto mais la dernière rafale est fatale, le moteur est mort et notre chance de fuite s’éteint dans un ronronnement funèbre, ne nous laissons que nos jambes.

Quelques ruelles plus loin, nous sommes saufs. J’en profite pour opérer notre blessé avec les moyens du bord, le laissant tout de même dans un sale état. J’intercepte alors une voiture afin d’en sortir les passagers et reprendre notre fuite. Malheureusement, les seules personnes qui se présentent sont des familles fuyant Varsovie assiégée. N’ayant pas le cœur de condamner des femmes et des enfants, je me résigne à me terrer le temps qu’il faut pour monter une opération d’évacuation, le temps presse, les allemands seront bientôt en possession de la ville.

Pendant ce temps, le groupe “sorcier” gagne la base arrière polonaise et récupère le manuscrit avant de rentrer en France. Czartoryski finira le trajet par ses propres moyens et nous contactera une fois sur place.

== 17 septembre 1939 ==

La situation est plus que critique, cela fait plusieurs jours que nous nous mêlons à la population locale et Windemuth est salement amoché, il lui faut des soins dans un hôpital. Nous ne parlons pas polonais, cela rend les choses encore plus difficiles mais, par chance, nous arrivons à nous faire comprendre d’un jeune officier polonais qui nous amène jusqu’à l’aérodrome.

Là, nous reconnaissons certains visages entraperçus à notre arrivée mais beaucoup manquent à l’appel et les mines sont éreintées. Après discussion, nous arrivons à les convaincre de monter une opération suicide afin de tenter de quitter le pays : deux polonais et moi même, aux commandes de PZL 11, escorterons un avion de transport à bord duquel se trouveront Durand et Windemuth. Nous espérons ainsi passer au travers du filet allemand et, s’il le faut, nous mourrons en l’air comme nombre de mes camarades de la Grande Guerre.

Le moteur vrombit et nous nous envolons vers le sud-est. Environ une heure plus tard, nous sommes interceptés par deux BF110, peut être ceux ayant abattus l’Amiot. Les Messerschmitt sont largement supérieurs à nos pauvres coucous et je ne donne pas cher de nos peaux mais nous lançons toutes nos forces dans la bataille !

Les allemands semblent décontenancés et rapidement leur premier appareil est criblé de balles alors que nos ailes restent vierges de toute marque ! Le leader d’escadrille, un vétéran polonais marqué par les années et les fatigues, mène l’assaut et j’achève le premier appareil ennemi d’une rafale en plein cockpit.

Mais une seule de ces machines vaut largement l’ensemble de notre escadrille et nous savons que l’issue du combat reste incertaine. Nous nous retrouvons d’ailleurs dans une situation où notre formation manœuvre pour se positionner dans la queue du BF110 mais ce dernier s’en sort prestement à chaque fois.

Il n’arrive toutefois pas à reprendre l’avantage et subit les rafales successives de nos appareils ! Après quelques dizaines de minutes, le Messerschmitt commence à fumer et son pilote tente de une dernière manœuvre. C’est alors que, les poings serrés sur le manche à balai, je lui délivre une longue rafale déchirant définitivement le zinc !

Un “houra” perceptible fuse de nos avions et l’escadrille victorieuse fonce vers la liberté !

Quelques jours plus tard, nous rejoignons nos camarades à Paris, sains et saufs mais avec un coup amer dans la bouche, celui de la guerre. Là, l’Intelligence service alliée aux services français nous fourni la fin de la transcription des messages ENIGMA : les allemands ont trouvé une copie du parchemin au musée d’Oslo... que la course à l’Hyperborée commence !

== Ordre du jour de l’armée de l’air polonaise du 18 septembre 1939 ==

Beauchamp, Juste - Attaché militaire française auprès de l’armée polonaise.

Officier d’une bravoure et d’une adresse peu commune. Le 17 septembre 1939, escortant à bord d’un PZL 11 un avion de transport emmenant des blessés quittant Varsovie encerclée, a contribué, en compagnie de deux équipiers, à abattre deux chasseurs bimoteurs allemands tombés dans les lignes polonaises.

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